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Faq

Quelques interventions

Agressivité, destructions, agitation du chien
La problématique

Falco est un Eurasier de 9 mois. Mme C. qui vit en appartement ne parvient plus à gérer son jeune chien : il arrache les fils électriques, dévore la tapisserie, monte sur les chaises pour croquer les livres… Il tente sans cesse de prendre les mains pour les mordiller. A l’extérieur, Falco est difficile à contrôler, agresse les autres chiens.
Les séances au club canin se révèlent inefficaces, et Mme C. n’apprécie pas les méthodes « musclées » utilisées dans ce club. C’est au cours d’une tentative de soumission du chien par le fils de Mme C. (20 ans), que Falco agresse pour la première fois un membre de la famille.

Mme C. est désespérée, ce n’est pas du tout le « bon chien de famille » qu’on lui avait promis. Pourtant Falco sait aussi être un bon gros nounours qu’on peut câliner… Elle adore son chien mais ne sait plus quoi faire face à ces comportements incontrôlables.

L’analyse

Dès ses premiers pas à l’élevage, Falco a été qualifié de « dominant » et secoué à plusieurs reprises par la peau du cou, méthode parfois utilisée pour soumettre un chien. Même scénario au cours des séances de dressage ou l’on apprend au maitre à contrôler le chien par la force. Ces contraintes répétées créent de grandes tensions pour Falco qui ne comprend pas ce qu’on attend de lui, et l’amènent à adopter des comportements d’agressivité, de destructions et d’agitation dus au stress.

Les conseils

Toutes ces difficultés étant liées aux situations de conflits répétés entre Falco et ses propriétaires, il est nécessaire de revoir le mode de gestion de la relation maitre/animal. Sur la base d’une relation clairement compréhensible par le chien et sans violence, Falco va pouvoir prendre de nouveaux repères et s’apaiser. La contrainte physique sur le chien est totalement supprimée. Quand Falco est trop envahissant ou agité, il est isolé dans une pièce et libéré quand il est calmé, il comprendra ainsi que ces comportements ne lui apportent aucun bénéfice. Les comportements indésirables cesseront progressivement, au fur et à mesure que le stress de Falco diminuera.

L’environnement est provisoirement aménagé pour éviter les possibilités de destruction. Les sorties étant indispensables pour l’équilibre du chien, un harnais spécifiquement adapté sera utilisé permettant un bon contrôle et des balades plus agréables. Grâce à ce bon mode relationnel et à la patience de Mme C. pour changer ses habitudes avec lui, les destructions ont progressivement cessé, tout comportement agressif a disparu et Falco est devenu un chien calme et agréable à vivre.

Malpropreté chez le chien
La problématique

Mr et Mme R. ont deux jeunes femelles Terrier du Tibet, Eden et Fidji, âgées de 2 et 3 ans. Malgré les sorties fréquentes dans le jardin, Fidji urine très souvent dans la maison, principalement devant le frigo et à la porte de la salle de bain. Les deux chiennes dorment dans la cuisine et font aussi parfois leurs besoins la nuit dans cette pièce.
Les diverses méthodes utilisées (sorties tardives, punitions, « nez dedans » etc.) n’ont donné aucun résultat. La famille R. aime beaucoup les deux chiennes, par ailleurs très vives et attachantes, mais ce problème récurrent devient difficile à supporter.

L’analyse

Le terme « malpropreté » fréquemment utilisé dans ce type de situation n’est pas approprié car le chien a bien appris à faire ses besoins à l’extérieur. Il s’agit de marquage, utilisé par l’animal comme moyen de communication, et ce marquage a une signification bien précise. En analysant en détail avec Mr et Mme R. leurs relations avec les chiennes, leurs habitudes au quotidien et les lieux de marquage, il apparaît clairement qu’il s’agit d’un problème de positionnement hiérarchique. Bien que plus jeune qu’Eden, Fidji s’est très vite positionnée comme dominante par rapport à Eden. Elle essaie également de contrôler tous les membres de la famille et s’interpose souvent quand on veut caresser Eden ou jouer avec elle. Fidji marque des endroits « stratégiques » pour elle : le lieu de stockage des ressources alimentaires (frigo) et la salle de bain de Mr R. pour s’imposer en quelque sorte vis à vis de lui.

Les conseils

Il est nécessaire que les membres de la famille se repositionnent de façon plus claire vis-à-vis de Fidji qui semble avoir un tempérament affirmé. La gestion des relations sera revue, les maitres ne devront plus se laisser « envahir » par les chiennes qui ont l’habitude de sauter sur les genoux et sollicitent sans cesse les membres de la famille. En répondant à toutes les sollicitations de Fidji, en jouant avec elle de manière excessive, ses maitres la placent sans le savoir dans une position hiérarchique ambiguë qui l’amène à du marquage. La cuisine étant devenu un lieu de marquage, le lieu de couchage des chiennes sera provisoirement déplacé pour casser cette habitude. Les punitions seront supprimées car elles créent du stress pour l’animal et accentuent les risques de marquage.

Enfin, Eden et Fidji disposant d’un jardin, leurs maitres ne pensaient pas nécessaire de les emmener en balade. Or les sorties en extérieur sont indispensables pour un bon équilibre du chien, quelle soit sa taille et l’environnement dans lequel il vit. Des balades seront donc proposées régulièrement aux chiennes.
Grâce à l’application de ces quelques règles et conseils, le marquage de Fidji a cessé très rapidement.

Chaton agressif
La problématique

Léo est un joli chaton de 6 mois, adopté à l’âge de 2 mois par la famille B. Dès son arrivée, Léo a tendance à mordiller et griffer quand on joue avec lui ou quand on veut le manipuler. La famille B. a utilisé les méthodes si souvent conseillées dans ce cas : dire NON ! gronder, donner une petite tape sur le nez ou sur la croupe, prendre le chaton par la peau du cou… Mais depuis peu les comportements agressifs de Léo se sont intensifiés, il attaque les pieds ou les jambes pour mordre, se sauve à l’approche de ses maitres, griffe dès qu’on veut le prendre. Mr et Mme B. sont inquiets pour les contacts des enfants avec Léo.

L’analyse

On considère que le chaton peut être enlevé à sa mère dès qu’il est capable de s’alimenter seul, soit à l’âge de 6 à 9 semaines. Or, le chaton est loin d’avoir fait tous les apprentissages nécessaires, et notamment celui des autocontrôles. Le chaton apprend à contrôler ses morsures et ses coups de griffes lors des jeux avec ses frères et sœurs, sous le contrôle de la mère qui régule les comportements débordants des chatons. Cette séparation précoce de la mère peut engendrer des comportements mal contrôlés pour certains chatons. Les réactions punitives des maîtres ne sont pas comprises par le chaton, il les ressent comme des agressions. Cela provoque du stress, de la peur et des réactions de plus en plus agressives de sa part. Il est préférable d’intervenir rapidement pour éviter une dégradation de la situation, qui peut entrainer le chat vers de réelles agressions à l’âge adulte.

Les conseils

Il convient de rétablir une relation de confiance avec le chaton pour l’aider à acquérir de meilleurs autocontrôles. Dans un premier temps, il faut stopper toute manipulation inutile du chat, ne pas le prendre dans les bras, modérer les caresses. Toute forme de punition physique ou verbale doit être supprimée. Les jeux ne doivent jamais se faire directement avec les mains, mais avec des objets qui tiennent les mains à distance (lancer de balles, ficelle, plumeau etc.). Ils doivent être de courte durée pour éviter trop d’excitation du chat, car ce trop plein d’excitation débouche souvent sur des réactions agressives non contrôlées. Le chaton peut ainsi progressivement s’apaiser, la confiance se rétablit vis à vis des maitres et on pourra reprendre en douceur des contacts plus fréquents. Après quelques semaines, Léo a retrouvé un meilleur équilibre émotionnel, les agressions aux jambes ont cessé et il vient maintenant facilement vers ses maitres.

Il faut toutefois noter que de nombreux chats (et notamment ceux qui ont été séparés trop tôt de leur mère) supportent mal la contrainte. Il faut être vigilant, savoir repérer les signes d’irritation du chat et éviter toute situation conflictuelle pour une relation harmonieuse et équilibrée avec son chat.

Aboiements intempestifs
La problématique

Mr et Mme F. ont adopté en refuge un cocker mâle de 6 ans, Cookie, récupéré errant et placé au refuge depuis plusieurs mois. Ils ont craqué pour ses yeux attendrissants et sa vitalité. Très rapidement Cookie se montre très « pressant », surtout avec sa maitresse. Il la suit partout dans la maison, s’impatiente quand elle ne s’occupe pas de lui. Il aboie dès qu’elle quitte une pièce et qu’il ne peut la suivre, quand on sonne à la porte, quand elle est au téléphone, quand il est dans le jardin ou quand le chat de la maison montre son nez. Les voisins commencent à se plaindre, Mme F. se sent littéralement prise en otage par Cookie. Pas question pourtant de le ramener au refuge, elle se sentirait trop coupable, ni d’user d’une quelconque méthode forte pour qu’il cesse d’aboyer. Elle a bien essayé de le gronder mais sans résultat, elle a même eu l’impression qu’il pourrait se montrer agressif si elle allait plus loin.

L’analyse

Cookie est un chien à fort tempérament, il veut contrôler toute situation et a sans doute déjà fait l’expérience des aboiements, efficaces pour le ramener au centre de l’attention des humains. Son passé est inconnu mais il est probable que son abandon est lié à ce comportement. Sa vitalité est synonyme d’agitation, il ne sait pas se poser et le moindre mouvement déclenche chez lui des comportements exubérants : excitation (que l’on traduit souvent par de la « joie »), gémissements, aboiements. Mme F. n’a pas tort, ce profil de tempérament peut engendrer des réactions agressives sous la contrainte, surtout quand le chien avance en âge.

Les conseils

Les propriétaires de Cookie vont devoir apprendre à donner un cadre clair et strict à leur chien. Les contacts avec Cookie devront être uniquement à l’initiative de ses maitres, ils devront ignorer toutes ses demandes d’attention. Ce mode relationnel peut sembler sévère vis-à-vis de l’animal, il permet pourtant de faire comprendre au chien où est sa place, sans avoir à utiliser de méthodes fortes et sans risque de réactions agressives.
A chaque épisode d’aboiements, Cookie est conduit dans une pièce d’isolement. Après quelques jours de longues contestations (grattage de la porte, aboiements), il comprend que cela ne lui apporte rien et les aboiements diminuent progressivement. Du fait de l’âge de Cookie, il faudra un certain temps pour que les aboiements disparaissent totalement et le mode relationnel devra être maintenu en permanence.

Mr et Mme F. ont appris, en même temps que Cookie, à vivre une relation différente mais calme et apaisée. Cela leur a demandé des efforts pour aider leur chien à trouver sa place au sein du foyer, mais aujourd’hui ils sont récompensés et heureux d’avoir pu redonner à Cookie une chance de vivre auprès de maitres compréhensifs.

Difficultés de cohabitation chien/chat
La problématique

Flock, épagneul de 8 ans, a été recueilli par Mme S. qui est propriétaire de  2 chats adultes.. Mme S. vit en villa avec jardin, les chats ont accès librement à l’extérieur, ils n’ont jamais cohabités avec un chien.

Dès son arrivée, Flock poursuit les chats dans le jardin, ne supporte pas leur présence dans la maison, les chats se sauvent dès qu’ils le voient ce qui déclenche de frénétiques aboiements. Mme S. décide de mettre une barrière pour séparer la maison en 2 parties, séjour et cuisine pour Flock et partie chambres pour les chats. Le problème se pose toujours dans le jardin et Mme S. est contrariée car ses chats ne peuvent plus venir près d’elle dans le salon, elle sent bien qu’ils sont stressés par cette situation. Elle pensait que cela s’arrangerait rapidement mais après plusieurs semaines de cohabitation rien n’a changé et elle se désespère de voir qu’aucune entente ne semble possible entre Flock et les chats.

L’analyse

Faire cohabiter chien et chat n’est toujours facile, d’autant plus quand il s’agit d’animaux adultes et qui n’ont jamais cohabité avec l’autre espèce. Les chats de Mme S. subissent un stress important du fait de la perte d’une partie de leur territoire et des réactions agressives du chien. Leur comportement de fuite devant Flock déclenche l’instinct de prédation du chien. Aucun progrès dans la cohabitation ne peut se faire dans ces conditions de stress.

Les conseils

Pour que chien et chat puissent s’habituer petit à petit à se côtoyer, les rencontres doivent se faire dans le calme. Nous allons d’abord utiliser une méthode de conditionnement du chien avec récompense pour capter son attention quand il sera en présence des chats. La récompense doit être très attractive : saucisse, fromage… Après quelques jours de travail avec Flock basés sur le contrôle, le chien sera amené très progressivement dans la pièce où les chats auront été au préalable isolés. La présence des chats est ainsi associée à un bénéfice pour Flock qui est systématiquement récompensé en leur présence. Les chats s’habituent à voir le chien dans une situation calme et leur stress diminue. Cet exercice sera répété tous les jours jusqu’à ce que la confiance s’installe pour chacun. Ce travail sera ensuite conduit dans la cuisine (d’abord avec un seul chat) pour que Flock s’habitue à voir un chat dans cet espace. Le chat sera placé en hauteur pour le sécuriser.
Après quelques temps, Flock s’est habitué à voir le chat et cela ne déclenchait plus de réactions de sa part. Il a fallu cependant plusieurs semaines pour que Flock accepte les déplacements du chat au sol. La réussite de cette cohabitation tient avant tout à la capacité de chaque animal à s’adapter à la situation, et à la patience des maitres pour mener à bien les exercices. La mise en place de ce travail est délicate et doit impérativement être accompagnée par un comportementaliste compétent pour les deux espèces.

Malpropreté chez le chat
La problématique

Plume, jeune chatte d’un an, a été adoptée à l’âge de 2 mois. Elle est très affectueuse, suit ses maitres dans l’appartement, mais elle est assez peureuse et s’effraie facilement au moindre bruit. Depuis qu’elle a été stérilisée à 6 mois, Plume s’est mise à uriner fréquemment en dehors de sa litière : sur le tapis, le canapé, le lit, sur des vêtements laissés au sol. Quand elle va dans sa litière, elle reste au bord et se sauve très vite dès qu’elle a terminé. Ses maitres ont essayé diverses méthodes pour qu’elle cesse ce comportement de marquage : la gronder, lui mettre le nez dedans,  la punir par des petites tapes mais rien n’y fait et le marquage est de plus en plus fréquent.

L’analyse

Plume a été très stressée par la stérilisation. Peu de temps après, ses maitres ont fait des modifications dans l’appartement, changé des meubles de place, utilisé des produits décapants etc… le marquage a commencé à ce moment. Plume étant une chatte assez sensible et craintive, le stress de l’intervention et la perte des repères habituels dans son environnement l’ont fortement perturbée. Dans ce cas, le chat tente d’évacuer ses tensions en déposant son odeur par le marquage urinaire. Il créé ainsi un «cocon olfactif » qui le rassure. Cela pose bien sûr problème dans un habitat humain et les réactions punitives des maitres, bien que compréhensibles, créent un stress supplémentaire et de ce fait le marquage s’accentue.

Les conseils

Pour que le marquage cesse, il faut aider Plume à apaiser ses tensions, la rassurer pour qu’elle n’éprouve plus le besoin de marquer. En premier lieu, toute punition doit être supprimée. Les maitres devront rester tout à fait neutres si Plume urine en dehors de sa litière, le nettoyage se fera hors de sa vue pour ne pas donner d’importance à ce marquage. Les jeux avec Plume seront modérés car ils sont parfois source de stress (les jeux trop longs, ou avec les mains, les jeux de poursuite notamment créent beaucoup d’excitation et de tensions).
Le chat qui fuit dès qu’il a fait ses besoins dans sa litière ne se sent pas en sécurité, celle-ci sera placée dans un endroit plus sécurisant. Les sacs plastiques posés au fond de la litière pour faciliter le nettoyage inquiètent certains chats et sont gênants pour eux quand ils grattent leur litière, les sacs seront supprimés dans le bac de Plume.

Quelques jours après l’application de ces quelques conseils, Plume a cessé d’uriner dans des endroits non appropriés, et elle passe maintenant du temps dans sa litière, prenant le temps de gratter et de recouvrir ses éliminations, ce qu’elle ne faisait pas avant.

Pour en savoir plus : Marquage chez le chat

Agressivité chez le chien adulte
La problématique

Voici l’histoire de Sam, Bouvier Bernois mâle de 5 ans : élevé à la campagne, Sam a passé 3 ans à l’attache car il fuguait très fréquemment. Il a ensuite été recueilli et adopté par une famille, avant d’être adopté par Mr et Mme D. sur annonce internet.
Dès son arrivée chez ses nouveaux maitres, Sam montre un tempérament assez marqué, il ne vient pas au rappel, après une balade il refuse de monter dans la voiture, quand le portail s’ouvre il sort et ne veut plus rentrer, dans la maison il fait souvent barrage en se couchant devant la porte de la chambre. Quelques jours après son adoption, Sam mord ses maitres à deux reprises, dont une morsure assez sévère à la main de Mr D. Ces deux morsures ont eu lieu quand ses maitres sont allés vers lui pour l’attacher ou le prendre au collier. Mr et Mme D. sont bien conscients des risques de cette situation, mais ils savent aussi qu’il n’y aura pas d’autre adoption possible pour Sam et veulent tout tenter pour éviter une solution extrême.

L’analyse

Sam a subi la contrainte de l’attache durant 3 longues années, le privant de toute stimulation et de toute activité. L’expérience suivante ne l’a pas aidé non plus à s’adapter car il était enfermé dans un petit jardin clos et peu, voire pas emmené en balade. Il y a ici un « trop plein » de contraintes sur l’animal, Sam tente de s’imposer dès les premiers jours de son adoption pour ne plus avoir à subir à nouveau ce qu’il a vécu précédemment.
Cette situation est particulièrement délicate du fait de la morphologie du chien et de sa grande réactivité. Le contexte (absence d’enfants, espace d’habitation assez grand, motivation des maitres) permet néanmoins d’envisager la mise en place d’un certain nombre d’actions pour sécuriser la cohabitation, éviter tout risque de morsure, et amener Sam à modifier ses comportements.

Les conseils

Afin de pouvoir contrôler Sam sans pour autant user de contrainte, il faut anticiper les situations qui pourraient poser problème. Sam sera isolé dans une chambre la nuit pour éviter qu’il ne contrôle l’accès aux chambres, il sera enfermé dans la maison à l’arrivée et au départ de visiteurs pour éviter qu’il sorte dans la rue. Ses maitres ne doivent plus aller vers lui (pour lui mettre la laisse par exemple) mais le faire venir à eux, en utilisant si nécessaire une récompense ; de cette façon Sam ne se sent plus contraint mais obéit de lui-même. De même pour monter en voiture, on utilisera la récompense si nécessaire. Les caresses, brossage et toute manipulation du chien seront très modérés, afin de permettre à Sam de s’adapter progressivement à son nouvel environnement et à ses nouveaux maitres et de prendre confiance.
Un mois après la mise en place de ces actions, il n’y a eu aucune agression ni morsure, Sam devient plus facile à contrôler à la maison et en sortie. Mr et Mme D ont compris comment gérer Sam grâce à une relation claire et sécurisée avec le chien, et peuvent envisager l’avenir avec lui avec plus de sérénité.

Alopécie et perte de comportement exploratoire chez le chat âgé
La problématique

Mme D. me contacte pour Karma, une chatte âgée de 15 ans. Depuis plusieurs mois, elle s’arrache les poils (alopécie), de larges zones sous le ventre n’ont plus de poil du tout. Elle ne sort plus dans le jardin depuis l’adoption par Mme D. d’un jeune berger allemand qui l’a poursuivie à plusieurs reprises et elle ne descend plus au rez-de-chaussée de la maison. Elle reste à l’étage, le plus souvent dans une chambre. Les examens vétérinaires n’ont détecté aucune pathologie, et Mme D. est inquiète de voir Karma dépérir de jour en jour. Elle a bien compris que l’arrivée du jeune chien a provoqué ces comportements, mais elle ne sait comment faire pour aider Karma.

L’analyse

En adoptant son jeune berger allemand, Mme D. ne s’est pas inquiétée de cette cohabitation chien/chat car Karma vivait déjà avec deux chiens et cela ne posait pas de problème. Cependant, la tolérance d’un animal diminue avec l’âge et la familiarisation à l’espèce canine n’implique pas forcément que le chat va accepter tous les chiens. L’arrivée d’un chien jeune, de grande taille, qui l’a poursuivie à plusieurs reprises dans le jardin, a sans aucun doute effrayé Karma. Elle s’est repliée vers l’étage pour se sentir en sécurité, mais la perte est lourde pour elle : perte importante de territoire, plus d’accès à l’extérieur, une cohabitation réduite avec les autres membres (humains ou animaux) de la famille. Le stress occasionné par cette situation a déclenché un comportement de léchage excessif entrainant des pertes de poil importantes, et un état apathique.

Les conseils

Dans cette situation, on est souvent tenté de rassurer l’animal qui reste en retrait, on le caresse plus souvent, on le prend dans les bras. Or, cela produit l’effet inverse : l’animal stressé reçoit ces excès d’attention comme une intrusion, parfois même comme une agression ! Dans le cas de Karma, non seulement elle ne peut plus occuper son territoire mais elle doit également subir des manipulations fréquentes par Mme D. qui pense bien faire.
Il faut donc tout d’abord limiter au maximum les caresses et manipulations pour éviter d’augmenter les tensions de l’animal, le laisser venir au contact de lui-même s’il le souhaite.
Je propose ensuite à Mme D. d’inciter Karma à revenir au rez-de-chaussée quand le jeune chien est en balade avec son maitre. Pour cela, on utilise une récompense, un aliment que le chat apprécie particulièrement, cela permet à Karma de faire une association positive. Ce travail doit être mené très régulièrement, si possible tous les jours, pour que le chat prenne à nouveau l’habitude d’occuper cet espace. Le travail se poursuivra ensuite en présence du chien, en choisissant des moments où il est calme.
Cette méthode est efficace si elle menée de façon suivie et avec patience, le temps d’habituation pouvant être assez long. Toutefois, et malgré l’âge avancé de Karma, les résultats ont été très positifs. Après 3 semaines, les léchages compulsifs avaient disparu et les poils avaient commencé à repousser sur le ventre. Deux mois plus tard, Karma avait repris confiance, occupait à nouveau le rez-de-chaussée et commençait à faire quelques pas à l’extérieur.

Chevauchements excessifs sur congénère
La problématique

Haiko et Ibiza sont deux Shih tzu de 5 ans. Haiko, mâle non stérilisé et Ibiza femelle stérilisée à l’âge de 2 ans, ont eu une portée de 4 chiots. Leurs propriétaires m’ont contactée car Haiko montre des comportements incessants de chevauchements sur Ibiza, ce qui génère un stress important pour cette petite femelle. Haïko grogne lors de séances de caresses ou quand on le regarde avec insistance.

L’analyse

Les comportements de chevauchement d’Haïko ne sont pas de réels comportements sexuels puisque Ibiza est stérilisée, il s’agit de comportements dits « pseudo-sexuels ». Ils peuvent apparaitre dans de nombreuses situations, souvent pour contrôler un congénère voire un humain, mais peuvent également être liés au stress. Dans le cas d’Haïko, il s’agit d’évacuer les tensions, la relation que ses propriétaires entretiennent avec lui est dans l’excès : on le caresse beaucoup, on le manipule, on le gronde souvent, surtout quand il y a chevauchement…. C’est un cercle vicieux ! Haïko est anxieux de cette situation et tente de s’apaiser en chevauchant Ibiza.

Les conseils

Haiko et IbizaLes chevauchements étant liés aux tensions ressenties par Haïko dans sa relation avec ses maitres, il faut modifier cette relation pour qu’il puisse s’apaiser et retrouver un équilibre émotionnel plus stable : ne plus le gronder et supprimer toute forme de punition, ignorer les chevauchements ou détourner son attention en l’appelant, en quittant la pièce, augmenter les sorties pour donner plus de stimulations positives aux chiens. Les grognements lors de séances de caresses indiquent clairement que Haïko ne les apprécient pas, il faut modérer voire cesser les caresses et manipulations tant que la situation ne s’est pas améliorée.

Voici le mail des clients 2 mois après notre rendez-vous :
« Les changements dans le comportement d’Haiko ont été immédiats. Beaucoup moins grognon (même lorsqu’il doit passer au bain!), toujours à la recherche de câlins et de jeux, même notre entourage s’est rendu compte que notre Loulou était beaucoup plus détendu. Cependant les efforts sont difficiles de notre côté, parfois quelques rechutes au niveau des câlins excessifs ou l’utilisation du Non ! Mais nous voyons les effets et sommes motivés à continuer pour le bien de tous car à notre grande surprise Ibiza aussi montre des signes de détente (sans doute parce que Haiko ne tente plus de la monter) elle joue beaucoup plus, cours, saute lorsque l’on va au parc. Le bonheur ! Nous savons que cet équilibre est encore fragile, nous sommes vigilants et ne manquerons pas de vous tenir au courant si il y avait le moindre changement. »

Difficultés nouvelle cohabitation chats adultes
La problématique

Caramel, petite chatte de 5 ans, a été adoptée en refuge et les relations avec le chat des adoptants, Jean-Popeye 8 ans,  sont difficiles. Caramel harcèle Jean-Popeye, l’attaque, le traque ;  il a  a réduit ses déplacements, reste confiné dans la chambre et il est en grand stress quand il doit aller manger dans la cuisine.

L’analyse

Le chat est un animal territorial, voir arriver un nouveau congénère sur son territoire n’est pas toujours bien vécu surtout s’il s’agit de chats adultes. Jean-Popeye est un chat plutôt craintif, il a pris peur face à Caramel qui s’est imposée par des comportements « musclés ». La peur de Jean-Popeye est aussi un facteur déclenchant d’agressions car il devient inquiétant pour Caramel. Les maitres l’ont grondée  pour ces comportements agressifs, cela a généré des tensions supplémentaires pour les 2 chats.

Les conseils

Un travail avec récompense alimentaire a été mis en place pour encourager Jean-Popeye à réinvestir l’ensemble de l’appartement et la terrasse. La distribution de récompenses est faite tous les jours, pour les 2 chats. Toute réaction punitive de la part des maitres est supprimée. Les chats sont séparés la nuit pour laisser des moments de détente à Jean-Popeye. Voici le mail des clients un mois ½ après la consultation :

Caramel et Jean-Popeye« On a essayé de mettre en place tous les conseils donnés lors de votre visite et il y a eu de grosses évolutions depuis. Ce qui a le mieux marché à notre avis ce sont les petites miettes de thon que l’on a commencé à donner régulièrement à Jean-Popeye le soir pour le faire sortir un peu de la chambre. On lui en donne assez peu à chaque fois mais ça suffit à capter son attention et on a ainsi pu le faire aller manger son thon partout dans l’appartement. On a essayé de donner différentes gâteries également à Caramel mais ça n’a pas l’air de l’intéresser. On a fait manger JP au plus près de Caramel à chaque fois (sans non plus la harceler) et finalement ils ont fini par se tolérer de plus en plus. Jean-Popeye a même fait son grand retour dans le salon en début de semaine et il y vient maintenant tous les jours !

Le fait que l’on laisse la terrasse et le balcon ouverts tout le temps quand on est là leur laisse également plus d’espace, ça évite qu’ils se croisent dès qu’ils bougent et ça occupe beaucoup Caramel qui va et vient du balcon à la terrasse. On les a également fait passer quelques nuits avec les portes ouvertes, avec plus ou moins de succès mais rien à voir avec les débuts.

En tout cas, même si ce n’est pas encore le grand amour (malgré les tentatives un peu brusque de Caramel pour jouer avec Jean-Popeye) ça semble prendre la bonne direction et c’est un vrai soulagement. »

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